Quand nos problèmes sont des tentatives de solutions
Avez-vous déjà envisagé les choses sous cet angle ?
Une proposition qui peut sembler contradictoire, mais qui mérite réflexion : la notion de bénéfices secondaires d’un problème ou symptôme.
Pour illustrer cette idée, prenons l’exemple de Marie (prénom d’emprunt), 20 ans, une de mes patientes. Cette jeune femme doit gérer de nombreux problèmes de santé, ses douleurs étant bien réelles et liées à une pathologie de la colonne vertébrale.
Marie a été « abandonnée » par sa mère, ce qui constitue sa plus grande souffrance. Elle entretient un lien très fort avec son père. Cependant, depuis que celui-ci a une nouvelle compagne dont il s’occupe beaucoup, les problèmes de santé de Marie se sont accentués.
Un jour, elle me confie avec une grande lucidité : « J’ai l’impression que parfois je me sers un peu de mes douleurs pour que mon père s’occupe de moi. »
Comprendre les bénéfices secondaires
Bien que ses problèmes de dos soient bien réels, Marie découvre, grâce à la thérapie, les bénéfices secondaires que certains de ses symptômes peuvent lui apporter.
Cette notion de bénéfices secondaires est centrale en thérapie, qu’elle soit pratiquée avec ou sans hypnose. Elle ne signifie en aucun cas que les patient·es sont responsables de leur souffrance. Celle-ci est toujours réelle. Cependant, derrière cette souffrance se cachent souvent des bénéfices inconscients qui participent à l’entretien du problème.
Le rôle du thérapeute est d’accompagner le patient dans cette quête, avec beaucoup de subtilité.
La subtilité du questionnement
Il serait contre-productif de demander directement à un·e patient·e : « Quels sont les bénéfices secondaires de votre problème ? » Ces bénéfices étant la plupart du temps inconscients, ils ne peuvent émerger que dans un cadre thérapeutique sécurisant.
Pour cela, le thérapeute doit :
- Écouter attentivement les récits des patient·es.
- Utiliser un questionnement subtil et progressif.
C’est ici qu’intervient la systémique, une approche qui permet de comprendre les interactions et dynamiques sous-jacentes aux problématiques.
La relation avant tout
C’est pourquoi, lorsqu’un·e hypnothérapeute me demande quoi faire avec un·e patient·e lors de la première séance, ma réponse est simple :
« Surtout, ne faites rien… écoutez, questionnez. »
L’humain est complexe. Il faut du temps pour comprendre ce qui se cache derrière les mots et entendre les besoins sous-jacents.
Hypnothérapeutes, prenez le temps d’écouter vos patient·es et de comprendre leur système avant d’agir. La seule urgence est… la relation.