IFS : Thérapie des Parts Blessées

Qui sont les exilés en thérapie IFS ?
Dans le modèle IFS (Internal Family Systems), développé par Richard C. Schwartz, les exilés sont les parts de nous qui ont été blessées par des événements douloureux, souvent dans l’enfance. Ces parties vulnérables ont vécu des émotions intenses – honte, tristesse, peur ou rejet – et sont restées figées dans ces expériences.
Ces exilés portent en eux des charges émotionnelles lourdes, parfois insupportables. Ils se sentent souvent « non aimables », peu estimables, et peuvent provoquer chez la personne adulte une recherche désespérée d’un « sauveur ». Ils peuvent s’attacher à des personnes qui leur rappellent, inconsciemment, celles qui les ont blessés dans le passé.
Malheureusement, ces nouvelles relations mènent généralement à une répétition du schéma : rejet, abandon, ou dénigrement.
Pourquoi ces parts restent-elles cachées ?
D’autres parts de notre système intérieur – que l’on appelle « protecteurs » dans la thérapie IFS – mettent tout en œuvre pour éviter que les exilés ne reprennent le contrôle. Leur objectif est de nous protéger de la souffrance. Ces protecteurs craignent que, si les exilés refont surface, nous replongions dans des émotions ingérables ou dans des comportements de dépendance affective.
Ils peuvent nous empêcher d’accéder à nos blessures profondes, parfois pendant des années.
Le Self, centre du système intérieur
En IFS, chaque être humain possède un centre appelé le Self. Le Self est cette part profonde, stable, empreinte de compassion, de calme, de curiosité et de clarté. C’est lui qui peut entrer en relation avec chaque partie, y compris les exilés, sans peur ni jugement.
Accompagné par un.e thérapeute bienveillant.e et formé.e à la thérapie IFS, le Self peut, petit à petit, apprivoiser les protecteurs pour pouvoir ensuite accueillir les exilés. Ce processus est lent, doux et profond.
Le processus de guérison des exilés
Quand les exilés commencent à faire confiance au Self, une véritable transformation devient possible. Ils peuvent alors :
- Déposer leurs fardeaux émotionnels
- Se souvenir de leur passé avec plus de distance et de tendresse
- Retrouver leur créativité et leur élan vital
Car oui, les exilés sont souvent des parts très jeunes, pleines de ressources et de rêves. Une fois libérées de leur douleur, elles peuvent redevenir des forces vives, inspirantes, joyeuses.
Une démarche thérapeutique à haute valeur humaine
La thérapie IFS est une approche efficace et respectueuse. Elle repose sur l’idée que chaque part a une intention positive, même si ses effets semblent négatifs. C’est une approche que l’on travaille dans la formation longue de thérapeute, car elle me semble essentielle à tout accompagnant.
Travailler avec les exilés demande de la patience, de la présence et une vraie maîtrise de cette approche. Mais les transformations sont profondes, durables, et ouvrent la voie à une véritable réconciliation intérieure.
Et si vos exilés pouvaient un jour se remettre à rêver ?